L’année 2025 aura marqué un tournant majeur dans la manière dont les entreprises, les assureurs et les courtiers appréhendent le risque cyber. Plusieurs rapports convergent vers la même conclusion : la fréquence, la rapidité et la sophistication des attaques ont franchi une nouvelle étape, transformant le cyber-risque en enjeu systémique pour l’économie.
Selon une analyse publiée par Data Security Breach, les cybermenaces observées en 2025 témoignent d’une évolution inquiétante, tant par leur volume que par la diversité des vecteurs utilisés (https://www.datasecuritybreach.fr/cybermenaces-2025-levolution-inquietante-des-attaques).
Un constat similaire apparaît dans le panorama dressé par Oodrive, qui note une multiplication des attaques complexes combinant ransomware, deepfakes, compromissions de chaînes logicielles et exfiltration rapide de données. Leur revue de l’année met en lumière une transformation profonde des tactiques offensives, désormais largement propulsées par l’intelligence artificielle (https://www.oodrive.com/fr/blog/securite/cybersecurite/top-10-des-cyberattaques-2025).
En Europe, l’impact s’est avéré particulièrement visible. D’après Euronews, la France figure parmi les pays les plus touchés, avec près de 1,8 million de comptes compromis entre janvier et juin 2025. Une progression fulgurante qui confirme que le cyber-risque n’épargne plus aucune organisation, quelle que soit sa taille ou son secteur (https://fr.euronews.com/next/2025/10/22/les-cyberattaques-ont-explose-a-travers-leurope-en-2025).
Plusieurs incidents ont donné le ton d’une année exceptionnelle en matière de gravité. Le site Breached.Company recense de nombreuses attaques majeures ayant touché des acteurs internationaux, allant de compromissions massives de données de santé à des attaques ciblant des infrastructures critiques (https://breached.company/10-latest-global-cybersecurity-breaches-hacks-ransomware-attacks-and-privacy-fines-2025). Dans un autre rapport du même site, des cas d’exfiltration express — où des données sensibles sont volées en quelques heures seulement — montrent à quel point les attaquants gagnent en efficacité (https://breached.company/10-latest-global-cybersecurity-breaches-hacks-ransomware-attacks-and-data-breaches).
Le phénomène ne touche pas uniquement les services publics ou les secteurs historiquement sensibles. En juillet, CM-Alliance a documenté une série d’attaques d’envergure visant des entreprises du luxe, de l’industrie ou encore de la logistique. Un rappel brutal que les cybercriminels ciblent désormais autant la notoriété que les données exploitables ou revendables (https://www.cm-alliance.com/cybersecurity-blog/july-2025-biggest-cyber-attacks-ransomware-attacks-and-data-breaches).
Cette montée en puissance s’explique aussi par une explosion du nombre de vulnérabilités disponibles pour les attaquants. Une analyse de DFM montre que l’adoption massive du cloud, l’intégration accélérée de solutions IA, ainsi que la dépendance accrue aux fournisseurs tiers ont considérablement élargi la surface d’attaque des organisations françaises (https://dfm.fr/articles/etat-lieux-cybersecurite-france-2025).
Un autre point marquant de l’année réside dans l’apparition de ransomwares de « nouvelle génération ». Les cybercriminels ne se contentent plus de chiffrer des données : ils les exfiltrent, menacent de les publier, et orchestrent un chantage extrêmement structuré. Smart Global Governance décrit ce double (voire triple) niveau de pression comme l’une des évolutions les plus préoccupantes de 2025 (https://blog.smartglobalgovernance.com/fr/cybersecurite-les-5-plus-grandes-menaces-en-2025).
Face à ce paysage, 2025 a mis en lumière plusieurs fragilités structurelles pour les entreprises. Aucune organisation n’est réellement immunisée. Les attaques « supply-chain » se sont intensifiées, en particulier via des prestataires cloud ou logiciels. Les délais d’exfiltration se sont réduits, rendant l’analyse post-incident toujours plus complexe. La gestion des identités, des accès et des privilèges demeure un point faible dans de nombreuses structures.
Ces tendances laissent entrevoir un 2026 encore plus exigeant. Les experts s’attendent à une hausse des attaques propulsées par l’IA, particulièrement dans le domaine de l’ingénierie sociale. Les deepfakes vocaux et vidéo, déjà utilisés en 2025 pour tromper des collaborateurs, devraient devenir des outils courants pour les groupes cybercriminels. L’exploitation automatisée de vulnérabilités via des agents IA pourrait également accélérer le rythme des attaques.
Les chaînes d’approvisionnement logicielles constitueront probablement un terrain privilégié en 2026, à mesure que les entreprises continuent d’externaliser des pans entiers de leurs opérations numériques. Les assureurs et les courtiers devront intégrer davantage cette dimension dans leurs évaluations et leurs contrats. Lutte contre les dépendances critiques, évaluation des prestataires, exigences de mise à jour et de résilience : le sujet devient central dans la tarification du risque cyber.
La gestion des identités et des accès restera un thème majeur, tout comme la nécessité d’une surveillance en temps réel. La rapidité des attaques oblige désormais les organisations à adopter une posture proactive, parfois même prédictive, basée sur la threat intelligence et les scénarios d’incidents.
L’année 2025 rappelle enfin que la cyber-assurance ne peut plus être un simple filet de sécurité. Elle devient un instrument d’accompagnement stratégique, à condition d’être adossée à des audits solides, à une évaluation mature des risques, et à une capacité d’anticipation partagée entre assureurs, courtiers et entreprises.
L’anticipation sera donc la clé de 2026. Elle permettra non seulement de réduire les risques, mais aussi de renforcer la résilience, de gagner en réactivité, et de transformer la cybersécurité en un avantage compétitif. Pour les courtiers et les assureurs, c’est une opportunité unique d’apporter un conseil proactif et de participer activement à la construction d’un environnement numérique plus sûr.